UN RAPPORT DÉNONCE LES MESURES ABUSIVES DE CONTRÔLE FRONTALIER ET LES LISTES D’INTERDICTION DE VOL

Ali SeifEnnasr, un Canadien d’origine tunisienne, a perdu son emploi après avoir été intercepté et emprisonné à l’aéroport de Chicago.

Ali SeifEnnasr, un Canadien d’origine tunisienne, a perdu son emploi après avoir été intercepté et emprisonné à l’aéroport de Chicago.

Ali SeifEnnasr

[le 11 juin 2008 3 h 49]

Ali SeifEnnasr a fait le voyage d'Ottawa à Chicago, le 22 octobre 2006, pour assister à un atelier de formation de deux semaines en vue d'occuper un nouvel emploi à Toronto pour une société américaine d'experts-conseils en administration des affaires. Mais le Canadien d'origine tunisienne n'a jamais pu suivre l'atelier en question, ce qui l'a amené à perdre son emploi.

Il a été détenu à l'aéroport O'Hare par plusieurs agents du FBI, des douanes et des services du Homeland Security, obligé à fournir ses empreintes digitales et longuement interrogé sur ses origines ethniques, sa religion (à quelle mosquée il allait prier) et s'il travaillait pour renverser le gouvernement des États-Unis. Il a passé une nuit en cellule.

Les agents du Homeland Security l'ont renvoyé au Canada le lendemain sous prétexte qu'il représentait une menace à la sécurité nationale.

Depuis lors, M. SeifEnnasr a essayé de savoir pourquoi il avait été intercepté. La société américaine qui l'avait embauché au Canada avait présenté tous les renseignements pertinents aux autorités de l'immigration américaine au moins un mois avant la date de la session de formation. Il avait passé sans encombre les douanes et l'immigration américaines à Ottawa.

Son employeur lui avait expliqué qu'il pourrait garder son emploi jusqu'au moment où il irait faire la session de formation mais, comme les semaines passaient et que M. SeifEnnasr ne pouvait se rendre aux États-Unis, on a embauché quelqu'un d'autre. « J'ai perdu mon emploi. Et il y va de ma réputation », dit-il. Il veut savoir ce qui s'est passé entre le moment où il a passé les douanes au Canada et celui où il a atterri à Chicago.

En décembre 2006, espérant que l'attention des médias servirait sa cause, M. SeifEnnasr a donné une interview à un quotidien local. Or ses perspectives d'emploi se sont évanouies, même s'il a deux diplômes. « Quand je vais passer une entrevue d'emploi, on me pose toujours des questions au sujet de ce qui est arrivé à Chicago, et je n'obtiens pas le poste. »

M. SeifEnnasr a envoyé plusieurs lettres au ministre des Affaires étrangères et aux fonctionnaires américains dans l'espoir de rétablir les faits et d'obtenir compensation pour ce qu'il a subi. Mais en dépit de l'assistance de son député fédéral, le néo-démocrate Paul Dewar, il n'a encore reçu aucune explication.